Blob, l’animal le plus laid du monde

Auteurs : Joy Sorman et Olivier Tallec  – Illustrateur : Olivier Tallec

Blob est laid. Pas encore assez selon le jury : tous les ans, il perd le concours de l’animal le plus laid du monde.
Sauf cette année, et je cite l’auteur Joy Sorman, « ça fait schcouic quand on lui pose la couronne de diamants sur la tête. » Oui, précisément schcouic… beurk…
Blob gagne le droit d’être « le nouvel ambassadeur des bêtes effrayantes et dégoûtantes ».
Lui qui vient des profondeurs abyssales de la mer, où aucune lumière ne filtre il se retrouve sous les feux de la rampe, adulé et chouchouté, chaque apparition en public déchaîne la foule ! C’est du délire. Il n’était rien, il devient tout, juste parce que.

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C’est que l’extraordinaire destin de Blob nous est raconté avec le ton et les mots dont « lémédias » (et là je copie, entre autres, Alain Korkos, du site Arrêts sur images) se servent pour nous narrer (et nous enturbanner) les merveilleuses vies de parfaits inconnus sur lesquels tombent la gloire. Juste parce que.
Blob qui prend le thé avec la Reine d’Angleterre, pose avec le Dalaï Lama, donne son avis sur « les ravages de la pêche au chalut »… quand même, avouez, là, on trouve que c’est drôle et ridicule. Et pourtant aujourd’hui, les « stars » qui ont un avis sur tout, on les écoute religieusement.

Et donc, on ne s’étonne plus.

Les dessins sont vifs, le trait fin et élancé, jolis comme tout ! En bref, le contraire total de Blob le poisson, gros, flasque, visqueux et très laid. Jouer sur ce contraste est très judicieux. Comme c’est joli, on regarde. Par acquit de conscience on cherche sur Internénette des images de Blob, de la grenouille du lac Titicaca, de la taupe à nez étoilé…et… dessiné par Olivier Tallec, c’est mieux. On se contente d’imaginer. On s’attarde sur les images, on rigoledu ridicule de ce poisson, on s’attendrit sur la couverture qui mêle habilement un chaton (mignognitude incarnée) sur les « genoux » de Blob et on explose de rire sur la quatrième de couverture.

C’est gros, c’est énorme ! On peut « juste » en rire et puis après se dire « ah oui quand même », un peu comme « le deuxième effet Kiss cool ». Sacrée petite histoire graphique, sacrément habile pour faire rire délicatement, en se moquant des médias, de nous-mêmes, de notre vanité, de notre monde qui marche sur la tête.

La fin est délicieuse… quoi qu’il faudrait peut-être goûter avant de se prononcer.

Lisa Bienvenu

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Podcast de l’émission :

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