Otto

Auteur : Tomi Ungerer – Editions L’école des loisirs – 1999

C’est l’histoire d’un ours en peluche qui raconte sa vie d’ours en peluche pendant la Seconde Guerre Mondiale : sa naissance, ses propriétaires, David et Oscar, Charlie, Jasmine et un antiquaire chez lequel il passe un temps presque interminable, jusqu’à ce qu’Oscar le croise de nouveau ! C’est là, dans l’apaisement qu’il choisit de raconter son histoire qui finit bien… A travers son regard naïf d’ours en peluche, c’est l’amitié entre un juif et un non juif qui est évoquée, c’est aussi la violence et la pauvreté…

Otto, autobiographie d’un ours en peluche

C’est avec ce livre-là que j’ai découvert le travail de Tomi Ungerer, quand il est sorti en 1999. C’est bien plus tard que j’ai découvert l’ampleur et la profondeur de son oeuvre. Je ne le connaissais pas du tout quand j’étais petite, je n’ai pas de souvenir d’enfance de ses livres. Ce qui m’a frappé dans cette histoire que j’ai lue jeune adulte (à mon entrée en littérature jeunesse), c’est le mélange d’humour, de violence, de cynisme et de chance que la vie peut apporter.

La première phrase est drôle et interpelle : Otto raconte qu’il naît dans la douleur (eh oui hein…) : on lui coud les bras, les jambes, les yeux…. A la fin, David et Oscar se retrouvent et papotent de leurs souvenirs de guerre (parents morts dans les chambre à gaz, écrasés sous des gravats….) sous les dessins de deux dames nues, dessins érotiques. Ils sont sont seuls, la vie les a certainement trop abîmés mais là ils se retrouvent alors ils sont heureux.

Ensuite, très tardivement, j’ai découvert Les 3 brigands et choisi, avec Anne Thouzeau, de l’association Nantes Livres Jeunes qui a été au tout début de Plumes de Brigands, ce nom de Brigands. En clin d’oeil à Tomi Ungerer et son esprit frondeur et libre mais aussi parce que l’idée du brigand me plaît, comme le mot.

Tomi Ungerer est mort le 9 février 2019. Il était alsacien, pendant la Seconde Guerre Mondiale, on lui a appris la haine des juifs, la pureté de la race, il a changé de nationalité, il a été traumatisé : marqué à vie et il a utilisé ces traumatismes pour raconter le monde avec ses yeux, sa sensibilité. Pas qu’aux enfants d’ailleurs.

Il est considéré comme un des plus brillants dessinateurs de sa génération : il a mené à partir de 1957 une carrière internationale dans de nombreux domaines des arts graphiques. Ses affiches contre la guerre du Vietnam et la ségrégation raciale dont « Black Power/White Power » sont célèbres. Dans un entretien avec Claude Ponti, il dit que ses livres pour enfants sont un à-côté et que tout ce qu’il fait c’est pour partager : ses colères, ses joies… tout. Les trois brigands et Jean de la Lune sont des succès internationaux..

 

Lisa Bienvenu

 

 

Podcast de l’émission :

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