Le cerf-volant de Toshiro

Auteur : Ghislaine Roman ; illustrateur : Stéphane Nicolet – éditions Nathan- 2018

C’est l’histoire d’un grand-père et son petit-fils, Toshiro, dans un Japon un peu mythique, un mélange de dureté soigneusement tue et d’extrême légèreté. Ensemble, Toshiro et son grand-père fabriquent un cerf-volant : un dragon émeraude sur fond rouge qui fait leur bonheur à tous les 2 et ne va cesser de les occuper à travers les saisons. Toshiro ne s’exprime que par les regards et l’action, son grand-père est à présent courbé, usé par la vie. Pour que son grand-père puisse voir le cerf-volant dans le ciel, Toshiro le conduit devant une flaque d’eau dans laquelle le cerf-volant se reflète.

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 et c’est toute la patience de son grand-père, qui n’attend rien de Toshiro et surtout pas qu’il parle qui vont finir par lui (re)donner la parole. Ils aiment tellement être ensemble et partager que chacun développe pour l’autre des stratégies très poétiques pour rendre les choses de la vie accessibles. Les illustrations sont fines, légères et soulignent la force et l’amour qui unit Toshiro à son grand-père : sur la première double-page, ils ne forment qu’un, cette montagne d’amour se retrouve ensuite dans la forme des paysages. Et on ressent toute la délicatesse dans le dessin des branches de cerisier japonais et les flocons de neige que Toshiro laisse se déposer sur sa langue.

L’écriture de Ghislaine Roman se découvre vraiment, rien n’est artificiel, laissé au hasard. Les mots, les phrases, le rythme, tout est fait pour que l’histoire principale soit « comprise » à la première lecture et que l’on puisse revenir sur le texte et en découvrir toutes les rides, tout ce qui a conduit à ce qui est si simple et évident. La fin de cette histoire est d’une très grande beauté… je vais tenter de vous la suggérer. Quand Toshiro ouvre la bouche, on a le sentiment qu’il souffle de la buée sur une vitre, et c’est quand cette buée disparaît que le dessin apparaît. C’est de cette manière qu’il donne à voir à son grand-père le cerf-volant dans le ciel, en en décrivant les contours, les couleurs, les émotions.

J’ai entendu Ghislaine Roman dire qu’elle était au service des images, tout, absolument tout le dit dans son écriture, c’est dire la force de suggestion de ses mots.

 

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Lisa Bienvenu

 

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Podcast de l’émission :

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