Un jour, deux ours
Ghislaine Roman et Antoine Guilloppé – éditions Gautier-Languereau – 2015
« C’était l’hiver des grands brouillards,
Les matins ressemblaient aux soirs »
Quand on ouvre le livre, on devine que le fin trait blanc qui traverse la double-page est la banquise, sur laquelle un ours est assis. Un deuxième vient ensuite à sa rencontre. Nos yeux de lecteurs sont comme deux phares éclairant deux ours blancs dans le brouillard. Ces deux-là jouent, pêchent, dansent. Ils sont heureux parce qu’ils sont deux. La nuit venue, ils se perdent puis se retrouvent au petit matin, dans la lumière. Et là, nos yeux et notre cœur de lecteur sont bien surpris !
…qui vient titiller notre imagination et notre sensibilité : elle dévoile des traits de caractères des ours ou vient illustrer une image en y apportant sa fantaisie.
Les images d’Antoine Guilloppé sont essentielles, ce qu’elles disent en jouant avec le noir et blanc ou les couleurs, les formes, que ce soit un simple trait tout droit, un cercle, le dos rond des ours qui se font face est beau et fort.
Antoine Guilloppé sait raconter des histoires sans aucun texte, ou avec le strict minimum, qu’il écrit, la plupart du temps. Ses images sont très parlantes, narratives et il sait entretenir le suspense en prenant en compte la matérialité de l’album. Alors c’est là qu’on sent à quel point les mots de Ghislaine Roman ont leur importance pour apporter un éclairage un peu différent à l’histoire racontée par les images.
C’est un fort joli livre qui parle d’amours et d’amitiés sous toutes leurs formes. Il « fonctionne » bien parce que les auteurs, l’éditeur ont vraiment travaillé ensemble, dans l’écoute. Et je pense sincèrement que ce sont de petites choses que l’on parvient à percevoir quand on lit et qu’on touche le livre.
Lisa Bienvenu
Podcast de l’émission :